RICHARD II

William SHAKESPEARE / Sylvain GAUDU - Antoine GAUTIER

Parlons tombeaux, prières et épitaphes

Assis par terre je veux raconter la triste histoire de la mort des rois

 

Dans une Angleterre ruinée par les guerres, affaiblie par les maladies et tiraillée par des révoltes paysannes, le roi Richard II est amené à rendre la justice sur une affaire sensible. Le Duc de Gloucester a été assassiné, Thomas Mowbray et Henry Bolingbroke s’accusent mutuellement de cette trahison et sont condamnés à l’exil.

 

Depuis la France, le populaire Bolingbroke monte une armée pour se réhabiliter. Le peuple et les Lords outragés par Richard l’imaginent déjà sur le trône.

Il y a les rois destitués

Il y a les rois tués à la guerre.

Les rois hantés par le fantôme de leur victime.

Il y a les rois que leur femme empoisonne.

Il y a les rois qu’on assassine dans leur sommeil.

Tous rois massacrés.

Oh roi mortel, à l’intérieur de la couronne vide qui entoure ta tête, Dame La Mort

tient sa cour.

C’est elle le clown.

Elle se fout en riant de ton théâtre de gloire et de pouvoir

Farewell.

Adieu roi !

Dans le jeu de rôle politique de Richard II, nous assistons à ce qui fait les règles du pouvoir d’une société. Pour préserver la structure d’un état, nous acceptons ces règles et leur donnons corps. Au même titre qu’il existe un pacte ou une convention théâtrale, il existe un pacte social dont le coeur est notre suspension d’incrédulité : pendant un temps, pour construire un récit ou une nation, nous acceptons les incohérences. Les attributs du pouvoir donnent le pouvoir, avec le consentement de la société ; comme l’acteur devient personnage avec la complicité du public.

 

La mise en scène de l’Etat est à ce titre comparable à la représentation - ce qui n’en fait pas une mascarade ni ne lui enlève sa légitimité. Les protagonistes jouent leurs rôles avec notre accord. Ce sont les règles du jeu. La pièce questionne la légitimité de Richard, par elle nous interrogeons ce qui fait le théâtre, ce qui fait le pouvoir et notre suspension d’incrédulité.

adaptation et mise en scène Sylvain GAUDU et Antoine GAUTIER texte William SHAKESPEARE traduction Frédéric BOYER* assistanat à la mise en scène Anna MAZZIA avec Simon COPIN, Jean GALMICHE, Sylvain GAUDU, Antoine GAUTIER, Loulou HANSSEN, Morgane HELIE et Estelle ROTIER scénographie Alix BOILLOT, création sonore Jean GALMICHE, création lumière Moïra DALANT diffusion Julie R'BIBO remerciements Albane BISLEAU, Gui TAURINES

 

A partir de 12 ans, durée 1h45

 

Production Le Pavillon 33, avec le soutien de la MJC - Théâtre de Colombes, d'Anis Gras Le lieu de l'Autre, du Théâtre Simone-Signoret de Conflans-Sainte-Honorine et du Théâtre de l’Usine d’Eragny sur Oise, du Théâtre de Chambre 232U d'Aulnoye-Aymeries, du T2G Théâtre de Gennevilliers et de l'Avant-Seine théâtre de Colombes et de l'Adami

 

* Tragédie du roi Richard II (édité chez P.O.L., 2010)

 

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